jeudi 29 octobre 2009

Je me levai à l'aube ce matin, quittai votre alcôve, enfilai une robe de chambre, et montai dans ma voiture qui attendait devant chez vous. Personne n'eut l'air de me connaître : ces gens étaient trop occupés à installer le marché, j'allai entourée de fleurs et de légumes frais, arrivés pendant la nuit de nos plus lointaines campagnes. Je demandai que l'on s'arrête chez mon boulanger, j'y choisis la plus belle baguette : encore un peu crue, j'attendis qu'on la sorte du four, parce que je voulais que la mie fut brûlante, pendant ce cours instant je profitai du feu de bois qui avait embaumé la pièce pour le plaisir de notre olfaction, je goûtais mieux aux arômes des viennoiseries qui m'entouraient. Je demandai que l'on me donna un croissant et un pain au chocolat, j'arrivai enfin chez moi où l'on me prépara un café venu d'Amérique, et je mangeai enfin cette mie, maintenant chaude, avec du beurre et cette confiture d'abricot et d'amandes, que seule mère sait faire. Et tout en dégustant, un ciel bleu et rose avait éclairé la nuit qui n'était plus, et j'écoutai ceci :
et puis je continuai :

et puis je commençai à travailler enfin.
Vous dormez encore et ne m'entendez pas, mais peut-être mon oreiller est encore tiède, et dégage cette odeur qui est la mienne, parfumant ainsi vos rêves.

mercredi 28 octobre 2009

Miss Platnum : l'Europe de l'Est réussit (enfin!) le bon goût en passant par le mauvais goût.

Nous connaissions cette fille, en bon point, je me dois de le préciser, qui chantait "Give me the food" avec une humeur extravagante, et quelque part visionnaire. Je l'oubliai, et voilà qu'une excellente amie m'envoie une lettre pour me rappeler cette perle venue de l'Est. Je dois avouer que je fus la première fois quelque peu réticente quant à ses qualités artistiques, le folklore roumain n'a jamais excellé dans le bon goût, l'information n'est pas nouvelle ; mais voilà qu'elle nous prouve le contraire. Je vous propose quelques morceaux: le fameux Give me the food, un remix de Kate Bush, sa dernière en date et une demande en mariage.





lundi 26 octobre 2009


MARINA AND THE DIAMONDS | I AM NOT A ROBOT

MARINA AND THE DIAMONDS | MySpace Vidéo


Les paillettes étoilées reviennent en vogue cet automne. N'est-elle pas éclatante comme un diamant la voix de Marina ? Cet ensemble est une tendance qu'il faut, je vous prie de me faire confiance, suivre au plus vite, avant que toute la mélancolie de cette fin d'été ne laisse place aux premiers bonheurs givrés de l'hiver. En décembre il sera trop tard. Encore bel Automne mon ami, ne vous plaignez plus de vos sombres Noëls qui viennent trop vite, et sachez tirer profit de la fraîcheur automnale.

Filippa K arrive chez Romàn Prat : soon.

Je m'apprête à vous parler d'un certain photographe américain d'origine allemande, qui fit son apparition dans le monde, snob mais tellement aérien, de la mode française au cours des années trente : Erwin Blumenfeld. Si je vous parle de cet artiste, trop peu connu par ailleurs, c'est qu'il a inspiré la styliste Filippa K dont les produits seront bientôt en vente dans la boutique, si chère à nos coeurs, de Romàn Prat. Je vous laisse (re)découvrir son univers très Vogue, très Harper's Bazaar du New York des années cinquante.

samedi 24 octobre 2009

Tom Ford makes a movie with Julianne Moore and Jon Kortajarena

Sans doute, monsieur, m'avez vous oublié, mais j'ai le devoir de me rappeler à votre souvenir pour vous parler d'un film qui s'annonce de la plus grande importance. Lorsqu'un créateur talentueux, qui plus est a dessiné pour la maison Gucci et, pour le plus grand, bien entendu je parle de feu Monsieur Saint Laurent, se met à fabriquer, non plus des robes, mais un film, alors voilà que je suis intriguée et que ma curiosité ne tient plus en place. Je vois la bande annonce et, le sujet me touche, les images, très fluides, respirent avec beaucoup de beauté, et l'on sent tout de suite que ce réalisateur a du goût, nous n'en attendions pas moins de la part d'un professionnel de l'esthétique, et cela me plaît beaucoup. Et voilà que jusqu'au choix de ses actrices (parce qu'avouons que c'est dans le choix d'une actrice que l'on peut faire preuve, ou non, de son bon goût) il nous prouve qu'il est un styliste de la plus plus grande rigueur.
Julianne, elle, est une de ses femmes dotées d'un physique qui se suffit à lui même. Nul besoin de s'épuiser en paroles et gestes aussi inutiles qu'irritants, ils ne feraient que dissiper l'effet produit par sa seule présence. Je suis convaincue que notre corps, notamment si l'on s'attarde sur les traits du visage, n'est qu'un reflet de l'âme et de ce qu'elle veut dire au monde. Si l'on rajoute à cela le talent et la virtuosité de l'art de jouer la comédie, on obtiendra probablement une grande Julianne Moore, émouvante, troublante et brillante de complexité.
Et bien je vais me taire et vous laisser juger par vous même. Dites moi ensuite, si l'on s'en tient à la bande annonce, ou bien si vous souhaitez deux heures supplémentaires. Quant à moi, la décision est prise. Si ma compagnie vous paraît toujours agréable, je voudrais partager cela, et bien plus, avec vous.

jeudi 22 octobre 2009

Mrs Dalloway dit qu'elle se chargerait d'acheter les fleurs elle-même.


Vous aussi je vous rencontrai un jour, mais je ne pus vous oublier. Mrs Dalloway, jamais vous ne me quittâtes. Vous êtes là, comme un médaillon que l'on porte autour de son cou pour nous porter bonheur, mais je ne suis pas supersticieuse et je préfère croire que si vous restâtes c'est que vous êtes mon amie. Peu m'importe que vous n'existiez qu'à travers la prose, vous êtes pour moi ce genre d'amie qui vous bouleverse et qui dévoile cette âme dormante quelque part dans votre cœur, celle-là même qui attend pour se réveiller que les voiles de la société se lèvent ; souvent le rideau est si lourdement tombé sur la scène, et malgré les applaudissements et les rappels, il ne se meut guère. Mrs Dalloway, vous faites partie de celles qui ont chanté dans ma vie un air d'une justesse parfaite, et le rideau s'est levé sur le théâtre de la vie que je faillis manquer, pour dévoiler un décor métamorphosé de couleurs et subtilités que je n'avais point remarqué pendant le premier acte. J'entends maintenant des nuances dans la voix de la diva, dont je n'avais point soupçonné la complexité. Je veux vous ressembler Clarissa Dalloway, dans votre vie comme dans votre mort, vous restez virtuose d'humanité, et cela fait de vous une artiste dans l'œuvre d'Art, bien plus vivante et sensuelle que nous autres mortels, qui sommes souvent déjà morts avant même d'avoir vécu.

Mademoiselle Caroline Rivière



Je vais seulement vous raconter, qu'un an après qu' Ingres réalise le portrait de Mademoiselle Caroline Rivière, âgée alors de treize ans, elle mourut. On peut imaginer quelconque maladie infantile, si l'on a l'esprit pragmatique et que l'on pense à la mortalité infantile de l'époque ; ou mieux si l'on est artiste et que l'on aime regarder la vie tel un opéra, improviser une tragédie ou quelque histoire mystique autour de la mort de cette vierge au regard ineffaçable. Ce qui est certain, c'est que ma rencontre avec Caroline m'avait marqué, et puis je l'avais oubliée. Voilà que je la vois à nouveau, et cette fois je veux vous en parler, j'ai peur à l'idée de la perdre une seconde fois. Croyez-vous que sa vie fut trop brève ? Votre avis m'importe. Bientôt, je devrai me rendre au Père Lachaise pour interroger Caroline. Je pense bien à vous, et aussi à vous Caroline.

Brooklyn.

Je ne pourrai pas venir ce soir. Je suis invitée à une soirée de Todd P. et vous savez combien elles sont amusantes. French Horn Rebellion seront là-bas, ils nous permettront de danser pour brûler le champagne. Ne m'en voulez pas, mais Brooklyn est en vogue, et je me dois de déserter Manhattan, si je ne veux point perdre ma réputation, non pas pour vous blesser, ni parce que je manque d'intégrité, mais parce que vous savez combien il me tient à cœur de participer à cette contre-culture qui lutte comme elle peut contre votre classe. Ne vous méprenez pas, j'ai de l'affection pour vous, pauvre aristocrate. Bien à vous, votre maîtresse et amie fidèle.

mercredi 21 octobre 2009

lundi 19 octobre 2009

La Renaissance.


En revenant chez moi, je me suis égarée. Parfois, les hommes nous sommes sujets à des choses étranges, encore faut-il s'en apercevoir : cette route que j'emprunte tous les jours depuis tant d'années m'était devenue étarngère! Et je doutais de savoir si je devais tourner sur ma droite ou sur ma gauche. Je choisis le chemin erroné, puis dans le brouillard de l'automne je réussis à retrouver le sentier qui mène jusqu'au château, et j'arrivai enfin chez moi dans une certaine stupeur. Et voilà que cette maison que nous habitons depuis des siècles n'était plus la même : elle avait ressuscité de sa torpeur qui l'habitait ces derniers temps. Mon ami, je sais maintenant, que nous ne sommes pas seuls.

samedi 17 octobre 2009

La machine de Florence n'a rien à envier aux diamants de Marina.

Comme ce jour le temps est maussade, voilà que mon humeur s'accorde avec la saison, et vous savez comme les automnes peuvent être mélancoliques en Normandie. Heureusement la musique sait parfois alléger la conscience, si je manque d'inspiration elle devient ma muse. Mais parfois on ne trouve pas ce que l'on aimerait, et l'on recherche trop souvent une musique qui coïncide à notre humeur, or, si le cœur règle le pouls à l'émotion, si l'on tremble ou l'on pâlit au grès de la bille, si la tension monte pour nous empêcher de chuter, alors il faut donner à nos oreilles une chanson en harmonie avec notre physiologie. Un ami a réussi cette gageure aujourd'hui, je l'en remercie.

Barbie Tippi

jeudi 15 octobre 2009

Ophelia pour vous. Ophélie, John Everett Millais (1852) huile sur toile 76x112cm Tate Gallery, Londres







( Ce tableau de Millais illustre le suicide d'Ophélie décrit par la reine Gertrude dans la tragédie Shakespearienne Hamlet. Ophélie, femme délaissée, amoureuse du prince Hamlet, devient folle et se noie de désespoir.) Et voici, mon amie,le poème de Rimbaud pour Ophelia. Je n'ose plus rien écrire, par peur de troubler toute cette beauté. Au revoir !

I



Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles

La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...

-On entend dans les bois lointains des hallalis.



Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.

Voici plus de mille ans que sa douce folie

Murmure sa romance à la brise du soir.



Le vent baise ses seins et déploie en corolle

Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;

Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,

Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.



Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;

Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :

-Un chant mystérieux tombe des astres d'or.



II



O pâle Ophélia ! Belle comme la neige !

Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !

-C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège

T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;



C'est qu'un soufle, tordant ta grande chevelure,

A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;

Que ton coeur écoutait le chant de la Nature

Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;



C'est que la voix des mers folles, immense râle,

Brisant ton sein d'enfant trop humain et trop doux ;

C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,

Un pauvre fou, s'assit, muet, à tes genoux !



Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !

Tu te fondais à lui comme une neige au feu ;

Tes grandes visions étranglaient ta parole

-Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu.



III



-Et le poète dit qu'aux rayons des étoiles

Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;

Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,

La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.



Ophélie, Arthur Rimbaud, Poésies, 1870

Vous m'avez donné la calamité, je vous offre les plus belles plaintes.

Voilà que de retour chez moi, l'envie me vient de me plaindre. Non pas me plaindre des gens des plus abjects qui soient, les plus infames, les plus laids qu'il m'est été donné de rencontrer un jour : non, en fait ce sont eux que je plains, et non les injures qui m'ont été faites. Je suis profondément triste qu'il puisse exister sur cette terre des vies humaines aussi impures, contre lesquelles nous ne pouvons rien ; nous aimerions pouvoir les aider mais cela n'est pas possible, il est trop tard. Alors le peu qu'il me soit donné de faire c'est de vous présenter les plus belles plaintes que des hommes ont pu écrire un jour, avec certainement l'aide d'une main divine qui les transcendait, peut-être ces hommes au service de l'Art voulaient eux aussi lutter contre le Mal par le Bien. Alors quel autre moyen de vaincre la stupidité, la nullité des uns, sinon par la grandeur et la dignité des autres : ce que les mots ne peuvent dire, ce que les actes ne peuvent accomplir : seuls les anges savent l'écrire, alors laissons à l'Art courir le risque d'y parvenir. Si jamais un soupçon de sensibilité a survécu à l'infinitésimale humanité demeure en vous (oui je vous parle démons !), alors écoutez, puis disparaissez de nos vies.

La plainte de Didon : "When i am laid in Earth" par Jessye Norman, Dido & Aeneas (Purcell)


La plainte de Dolores de los Santos



La plainte de la Reine : " O Let me weep, for ever weep" par Nancy Argenta, The Fairy Queen (Purcell)


La plainte de Kathleen Ferrier : "Erbame dich", La Passion selon Saint-Mathieu, (J.S.Bach)


La plainte de Rebekah del Rio "Llorando"

mardi 6 octobre 2009

Un présent pour t'accompagner là où ta vie s'en va.





Cette extrait de Café Müller, sublime Pina Bausch, ainsi que ces peintures sont belles, pleines d'espoir et de lumière, elles ont d'angélique ce que l'endroit où vous vous trouvez maintenant a de serein, en tout cas tel est mon souhait. Votre départ est précipité, il nous apparut trop précoce, surtout à ceux qui manquons de clairvoyance, toujours effrayés nous vivons. Vous seul me comprenez. Vous n'avez pas peur. Une nouvelle vie commence, peut-être plus véritable cette fois. Grace à vous j'y vois plus clair. Je vous aime, sans même avoir eu le temps de vous connaître. Vis !

Bodas de sangre, de Carlos Saura, d'après l'oevre de Federico Garcia Lorca.

Un peu de poésie, de danse, et peut-être des envies émergeront : découvrir un réalisateur et un poète de Grenade (Garcia Lorca) , le plus grand poète espagnol. Je vous embrasse.

TOP OF THE POPS

Je rêvais la nuit dernière que je devenais une de ses chanteuses que j'adore par dessus tout. Mes amis de Londres m'invitaient à TOTP, et j'étais Debbie puis une Supremes, puis je devenais une anonyme qui dansait en noir et blanc devant Madame Ross anorexique, enfin je me retrouvais nus pieds dans la peau de Mademoiselle Sandie Shaw. Je me révaillai ce matin et je voulus danser encore, mais je n'étais plus sur scène.

Beauté n°3 : Maria Callas chante La Sonnambula de Bellini, Acte 2 Scène 2 : Ah, non credea mirarti , à Paris, en 19656-conduit par Georges Prêtre.

vendredi 2 octobre 2009

Beautés n°2





Je veux me calmer. Beautés n°1.






Il n'y a que la beauté qui m'apaise, et cela a toujours été ainsi.
A tout à l'heure.