mercredi 23 septembre 2009

Adi Nes





Bonjour à vous. Je vous fait parvenir cette prompte lettre pour me faire pardonner, s'il en fut besoin, mais je sais que votre courroux est toujours éphémère et que vous n'êtes pas un de ses coeurs battant au rythme de ses rancunes. Laissez-moi vous parler d'un artiste que j'apprécie beaucoup. Il est israëlien et son oeuvre s'inspire d'icônes bibliques pour référer du présent. N'est-ce pas pertinent ? Nous connaissions bien ce procédé en peinture classique mais nullement en photographie. Admettons-lui une certaine originalité. Bien sûr se cache derrière cet Ancien Testament un "Nouvel Héritage" pour Israël, bien loin de ses fondations. Voilà un écho tout à fait remarquable et convaincant. Cette terre d'utopie, encore si mythique dans notre inconscient collectif, est désacralisée par l'artiste qui dévoile le paradoxe entre ce qui est, ce qui fut et ce qui devrait être : le seul qui semble trouver en Israël un véritable asile est bel et bien le Capitalisme, une fois de plus. Quand un homme, de par ce qu'il crée, rompt avec le mythique et côtoie ainsi avec la Vérité, avouez qu'il s'accomplit là en artiste.
Voyez ce Noé échoué près d'un distributeur de DVD, une fraternité moderne, qui est à la Bible ce que la guerre est à la paix. Adi Nes s'intéresse aux marginaux de son pays et au conflit, devenu la pierre angulaire de la terre sainte. Des soldats érotiques assis à la table de la Cène : je dis bravo ! Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est la mise en scène. Là se cache, à mon humble avis, l'Art dans la Photographie. Un pouvoir fictif, cinématographqie et "peintural" à la fois, ou en fait non, justement, photographique est le seul mot qui convienne. Ne comparons rien, la photographie peut être Art à elle seule, et Adi Nes est un artiste, n'ayons plus de doutes.

1 commentaire: